Cette journée aurait dû marquer la fin de la bataille de Normandie, à en croire les stratèges, avec la rencontre des Polonais et des Américains à Chambois. Elle aurait été une page glorieuse de l’histoire de la 1° DB Polonaise … nous verrons qu’il n’en fut rien.

Isolée en raison du manque d’appui des Canadiens, affaiblie par des bombardements alliés intempestifs, la 1° D.B. polonaise s’est retrouvée en fin de journée, dispersée, ce qui la rendit vulnérable.

La veille au soir, les ordres de Montgomery étaient clairs : " La 1° Division blindée Polonaise doit pousser de Trun à Chambois à tout prix, et aussi rapidement que possible "... Maczek créa alors, en urgence, un groupement tactique : "Bien que les hommes soient recrus de fatigue, je mets sur pied un détachement spécial, placé sous le commandement du lieutenant-colonel Koszutski, composé des 2° régiment blindé, du 8° bataillon de chasseurs et d'un groupe antichar." Mission Chambois.

Trun est confié aux Canadiens ... les documents canadiens illustrent leurs difficultés et leur volonté d’assurer leurs arrières. Ce faisant, ils laissèrent les Polonais isolés ... qui prirent un maximum de risques pour obéir instantanément aux ordres !

17 août - 23h30

(extrait du Summary of Events and Information du 2° R B du 17 août)

Arrivée du Commandant qui a annoncé aux officiers la tâche du Régiment : aller à Chambois en 4151 couper la retraite vers l’est des Allemands. Les ordres sont : aller en colonne vers la cote 137 en 418556 – pour se ravitailler avant d’aller à Chambois. Route de marche : Cote 259 – X 411 601 - X 431582 - Y 412565. Ordre de marche : 1° Escadron de chars, 2° Régiment, 2° Escadron, 3° Escadron, Anti chars de la Division, 8° Bataillon de Chasseurs sur les chars et tous les autres véhicules à chenilles. Une marche difficile pour tout le monde sur un front étroit. En plus, sur le chemin de l'ennemi.

Conclusions

Les allemands laissèrent passer les Polonais sans les attaquer pour mieux les isoler.

La 1° D.B. polonaise va se trouver seule, dispersée, donc vulnérable.

De toute évidence, la coordination avec les Américains n’a pas été vérifiée préalablement …

Les vallonnements et les chemins creux furent autant de pièges à conquérir les uns après les autres. Cette méconnaissance du terrain est à l’origine de nombreuses désillusions, de contretemps préjudiciables.

Faire partir des troupes s’en assurer leur ravitaillement semble tout aussi critiquable.

Comptes rendus Régiment